Baptême du Seigneur – Année B –

Immersion

Mc 1, 7 -11
« Comme la pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, ainsi ma Parole, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission. » (Is 55, 10-11) La Parole, le Verbe, est descendu en notre chair, dans le mystère de la Nativité. Il s’est totalement immergé dans notre nature humaine, il l’a assumée, pour l’imprégner de sa divinité comme une rosée. Mais le Verbe ne remontera pas vers le Père, dans la Pâque de résurrection, sans avoir accompli sa mission et fécondé la terre, sans l’avoir vivifiée par son Esprit.Le Verbe vient au baptême de Jean-Baptiste revêtu de notre chair. Il est immergé dans les eaux du Jourdain et « en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Il y eut une voix venant des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » Le Verbe ira résolument au baptême de sa passion, revêtu de notre chair mortelle. Il sera immergé dans les eaux de la mort. Au troisième jour, au matin de Pâque, les cieux se déchireront, l’Esprit vivifiant descendra sur lui, ressuscitant le Bien-aimé mort d’amour, l’établissant Christ et Seigneur, Fils en qui le Père met tout son amour.

« C’est lui, Jésus Christ, qui est venu par l’eau et par le sang : non pas seulement avec l’eau, mais avec l’eau et avec le sang. Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit, car l’Esprit est la vérité. En effet, ils sont trois qui rendent témoignage, l’Esprit, l’eau et le sang, et les trois n’en font qu’un. » Baptême dans l’eau du Jourdain, baptême dans le sang de la passion, l’Esprit rend témoignage au Fils Bien-aimé du Père Nous avons été baptisés dans l’eau. Un jour aussi nous seront plongés dans les eaux de la mort. Entre les deux, souvent nous sommes immergés, parfois submergés dans des événements baptismaux, situations éprouvantes, mais toujours pour que se manifeste l’amour du Père et notre filiation. Du début à la fin, l’Esprit rend témoignage de l’amour du Père et de notre filiation. Si pour apprendre une langue, rien ne vaut l’immersion totale, pour apprendre le langage d’amour de Dieu, il n’y a que l’immersion dans les événements.

Pierre Abry, curé