Dimanche de Pâques – Année B

04/04/2015

Mc 16, 1 – 8

 

« Troisième jour »

     L’Église le professe dans le grand credo de Nicée-Constantinople : « Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures ». Elle exprime la foi apostolique que Paul déjà proclame : « Je vous ai donc transmis en premier lieu ce que j’avais moi-même reçu, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu’il a été mis au tombeau, qu’il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures. » (1Co 15, 3-4) Ce troisième jour traverse toutes les Écritures comme le jour de résurrection, jour de la victoire sur la mort qui semblait dominer.

      « Le troisième jour, Abraham, levant les yeux, vit de loin l’endroit » où, disposé à sacrifier son fils Isaac, celui-ci lui serait rendu comme une vie nouvelle (Gn 22,4). Le troisième jour, le patriarche Joseph, figure du Christ Jésus, visite ses frères en prison, ouvrant pour eux le chemin du pardon (Gn 42,18). Le troisième jour, la Loi est donnée à Israël sur le Sinaï (Ex 19, 10-11), figure de l’alliance nouvelle et éternelle dans la résurrection du Christ. Après trois jours dans le ventre du monstre marin, Jonas est vomi sur un rivage de résurrection (Jon 2,1), seul signe donné par Jésus aux incrédules (Mt 16,4). Le prophète Osée résume ces troisièmes jours de délivrance relatés dans les Écritures : « Venez, retournons vers Yahvé… après deux jours il nous fera revivre, le troisième jour il nous relèvera et nous vivrons en sa présence. » (6,1-2) Aussi le talmud commente : « Jamais le Saint, béni soit-il, ne laisse les justes dans l’angoisse pendant plus de trois jours. »

      Non seulement les anciennes Écritures, mais Jésus se désigne lui-même comme l’accomplissement du troisième jour dans sa résurrection. « Le troisième jour, il y eut des noces à Cana de Galilée » (Jn 2,1). Il y annonce son heure, l’heure de changer l’eau insipide de nos vies, en vin de résurrection et d’allégresse. Le temple de son corps, détruit par nos péchés sur la croix, il l’a relevé au troisième jour (Jn 1,19). « Aussi, quand il ressuscita d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela, et ils crurent à l’Écriture et à la parole qu’il avait dite. » (Jn 2,22) Ce troisième jour vient à nous dans la nuit pascale qui accouche du Soleil levant, le Christ ressuscité, qui illumine « ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix » (Lc 1,80). Ce troisième jour, premier jour de la semaine, jour premier d’une création nouvelle, ouvre l’octave de Pâques comme un jour unique de résurrection.

Pierre ABRY, curé